Un baton de pelerin a la main!!!!

Varanasi, la ville ou les hindous viennent mourir : on arrive par un train de nuit a Varanasi, ou on a booke en avance une chambre d'hotel, car il parait qu'ici plus qu'ailleurs, les roublards et escrocs en tout genre sevissent (c'est dire, car dans les autres villes, c'est pas mal non plus!!!) !!!! Du coup, un rickshaw de l'hotel vient nous chercher (bien negocie!) et on est un peu mal a l'aise car on devait arriver a 4h40 du mat' et on est arrive avec 3 heures de retard!!!... On apprecie de se poser le reste de la journee, trop de chaleur etouffante. En meme temps, on n'a pas chome : mise a jour du blog, etc... Le lendemain, reveil a 05h00! On part de nuit dans les ruelles sombres et etroites de la vieille ville pour aller sur les ghats et choper un bateau pour nous faire faire la descente du Gange. On est tout seul sur la barque, et on admire le lever du soleil sur Varanasi, qui est elle deja bien eveillee : en effet, c'est l'heure des abblutions pour les locaux. QUel spectacle incroyable de couleur et de foi !!!! Tout ces gens qui se lavent dans ce fleuve, considerant que l'eau est "pure", alors que Mark Twain ecrivait : "Aucun microbe qui se respecte ne saurait vivre dans une eau pareille" !!!! Varanasi a toujours ete le lieu le plus saint et religieux de l'hindouisme, comme le Vatican pour les chretiens et La Mecque pour les musulmans. Chaque annee, 3 a 4 millions de pelerins (pres de 60 000 par jour!) viennent effectuer les abblutions rituelles pour se "decrasser l'ame", les eaux du fleuve etant censees laver de tous les peches accumules durant les vies passees. Beau spectacle qui nous est offert, meme si c'est un peu derangeant de venir les voir  : comme s'ils venaient dans notre salle de bain pendant notre douche!!! ;-) Il y en a aussi qui se lavent les dents (on a mal pour eux...), et d'autres qui lavent leur linge. Et apres, on dort dessus dans les guesthouses ;-) Le reste de la journee sera consacree a un achat de billet de train a la gare (et ca, ca prend du temps : 2 heures!!!!) : la prochaine fois, on fera comme d'hab et on le prendra sur internet!!! Le soir, on ressort pour aller assister aux cremations. Ca peut paraitre un peu voyeur ou malsain, mais c'est assez fort en intensite, plein de significations pour les locaux qui ne ressentent pas cela avec de la tristesse. En effet, Varanasi est la ville ou les hindous viennent mourir. Ainsi, la cremation a Varanasi leur permet d'en finir avec le cycle infernal des reincarnations et atteindre directement le moshka (la liberation de l'esprit, equivalent du Nirvana pour les bouddhistes). Un peu de precision : a la mort d'une personne, la famille suit en coprtege le defunt dans les rues de Varanasi jusqu'au Gange. En fonction de son sexe et son age, le defunt est drappe de differentes couleurs. Le bois est empile, le corps pose dessus puis recouvert a nouveau de bois, et le feu est mis par un membre de la famille (apres lui avoir donne un coup de hache dans le crane pour liberer son ame et lui avoir mis un peu d'eau du Gange dans la bouche). La encore, les inegalites sevissent : plus la famille est pauvre, et plus le bucher sera pres du Gange, plus le bois sera de mauvaise qualite et donc le corps se consumera moins bien (ils deposent ensuite les restes dans le Gange...). Pour les plus pauvres d'entre eux, un crematorium electrique a ete construit par le gouvernement. Seuls quelques-uns ne suivent pas ce rituel de purification par le feu : les sadhus, les nouveaux-nes, les morts de la variole, les victime de cobra (serpent sacre) et les vaches (considerees bien evidemment comme pures!!!) : ils sont directement immerges dans le Gange. Ca boulverse un peu nos croyances et nos certitudes d'occidentaux, car le spectacle est assez dur en definitive. De voir tous ces petits buchers qui ne s'eteignent jamais car il y a des morts en permanence ici, de voir du coup les familles patienter avec leur defunt qu'un bucher se libere, c'est assez terrible. Il parait que certains locaux ne connaissent la ville que sous le nom de "celle dont le feu ne s'eteint jamais". C'est en meme temps incroyable de voir cette foi sans egale qu'ils ont tous dans leur religion. Ce qui donne un cote tres mystique et inspiree a la ville, et cela fait ressortir une ambiance toute particuliere, unique dans notre parcours en Inde. Petit bemol quand meme : on s'etait fait briefe par le proprio de notre Guesthouse, qui nous avait bien dit de ne pas prendre de photos, de ne suivre absolument personne (genre guide ou autre) mais que sinon, il n'y avait pas de probleme pour que l'on aille se joindre aux locaux. Apparemment, il avait tort. Les touristes ne sont pas forcement les bienvenus. Nous sommes restes un peu a l'ecart, discret et bien sur sans prendre de photos. Et au bout de quelques minutes, Mel a recu un caillou dans la jambe...bon, on n y prete pas attention ; Et ensuite, c est au tour de Jeff, mais la, c est plus grave car c est en pleine tete : plus de peur que de mal, car ca saignait beaucoup mais la plaie n est pas profonde. Et une cicatrice de plus !!! On vous rassure, tout va bien maintenant, on est juste super amer et triste que l Inde se termine aussi mal qu elle avait commence ! Et bien sur, dans la seconde, tous les locaux autour de nous, nous ont dit que c etait des enfants qui avaient lance des pierres depuis les toits terrasses des immeubles...mouai mouai...ils visent vachement bien alors ! Ils nous prennent vraiment pour des truffes ! Cette mauvaise foi permanante est penible. Ils ont gagne, on est parti du lieu de cremation et on a tente d expliquer cet episode a la police...mais qui s en fout ! Dans la soiree, on se remotive pour aller quand meme assister aux ceremonies du soir, le Puja, au cours desquelles s elevent des chants sacres et a lieu l offrande de la lumiere au Gange, realisees par de jeunes et beaux brahmanes. Et les choregraphies de gestes rituels sont impressionnantes. Aujourd'hui, on se promene a nouveau le long des ghats, a la recherche de l'insolite...Et ce soir, c'est train de nuit direction Gorakhpur, a quelques kilometres de la frontiere nepalaise. Demain soir, normalement, on est a Pokhara au Nepal.

Avant de conclure sur ce pays de dingue, petite parenthese sur la condition des femmes ici. Comme vous le savez, en Inde, la population est divisee en differentes castes, dont la plus haute est celle des brahmanes. Et la plus basse celle des parias (intouchables). Les femmes, incarnant le desir quelque soit leur origine, appartienne bien sur a la caste la plus basse. Leur caste d'origine ne joue que dans les relations sociales (mariage, repas...). Et leur situation n'est pas jolie jolie. Elles sont mariees de force a des maris qu'elles ne choisissent pas, et des leur mariage, elles n'appartiennent plus a leur propre famille mais a celle du mari. De plus, sa famille doit payer une lourde dot et doit souvent s'endetter pour cela. Du coup, jusqu'au mariage, une fille est exploitee par sa famille pour ramener le plus d'argent possible au lieu de beneficier d'une education scolaire. En Inde, un dicton dit : "Elever une fille, c'est comme arroser le jardin des voisins" !!! Meme mariee, c'est pas rose. En effet, la belle-mere a tendance a se defouler sur sa nouvelle belle-fille pour se venger de tout ce qu'elle aura endure elle-meme en temps que femme. Et si la dot n'arrive pas assez vite, il n'est pas rare de voir des accidents domestiques se produire : c'est fou ce que les vetements peuvent prendre feu dans les cuisines !!!! Ce qui donnera au mari l'occasion de se remarier et a sa famille de toucher une nouvelle dot... NO COMMENT!!! C'est pour cela qu'avec la Chine, ce sont les 2 seuls pays a avoir moins de femmes que d'hommes (beaucoup d'infanticide quand ce sont des filles...)...

CONCLUSION SUR L'INDE : On a vu l'Inde coloree, epicee, aux couchers de soleil fabuleux, aux citadelles de titans et aux palais de maharajas tous droit sortis d'un conte des 1001 nuits, mais on trouve que les "a-cotes", que la vraie Inde prend trop le pas sur tout ca. Quand on est oblige de prendre une grande respiration en sortant de sa guesthouse pour pouvoir affronter l anarchie de la ville, c est pas bon signe ! C est un pays difficile : trop de pollution, trop de salete, trop de monde, trop de bruit, trop de klaxons, trop de mendicite, trop de mensonges, trop d escrocs, trop de crachats, trop de sollicitation pour acheter et a l inverse, les sourires gratuits, qui ne demandent rien sont trop rares...On pensait pouvoir se balader tranquilement dans les villes indiennes mais en definitive, la majorite sont beaucoup trop grosses pour pouvoir le faire (a l'echelle de leur pays), c'est un vrai parcours du combattants : il faut jongler avec les vaches, les cochons, les chevres, les rickshaws, les velos, les voitures et autres charettes et bien sur, il n'y a jamais de trottoirs. Il faudrait avoir en outre plusieurs paires d'yeux : une pour regarder ou l'on marche afin d'eviter les bouses ou les trous dans le sol, une pour eviter les vehicules qui ne font attention a rien, et enfin une pour regarder l'environnement qui nous entoure et profiter de la ville. Bref, un peu complique. L'Inde fait partie de ces pays qui te font te poser des tas de questions, et qui ne te laissent pas indifferent : soit tu aimes, soit tu detestes. Nous, on ne sait pas pour l'instant, il faut que tout ca redescende avant que l'on se prononce. Quand on nous demandera a notre retour comment etait l'Inde, on repondra sans doute : "Indescriptible avec des mots, il faut y aller pour comprendre". On ne sait plus quel personnage disait : "L'Inde, c'est une anarchie qui fonctionne"... C'est a peu pres ca!!!!

Comments

[les boulets]

c est pas le tout mais maintenant y' va falloir rechausser les pompes speciales haute altitude, une bombonne d oxygene dans le dos et les molets vont morfler au nepal!!!!
bon passage de frontiere les travelers